Nouvelle : Caméra n°2

Caméra

Version n°2 :

Avez-vous déjà ressenti ce sentiment d'infériorité ? Celui qui vous ronge petit à petit sans quand vous le remarquiez et, une fois que vous vous en rendez compte, c'est déjà trop tard.... La joie a disparue, c'est comme si vous ne ressentiez plus rien, à part un immense vide sans fin dans lequel on tombe inlassablement... Ma vie se résume un peu près à ça, enfin, presque. J'étais au fond mais je remonte désormais plus forte et déterminée que jamais. Je ne suis pas le genre de fille populaire que tout le monde aime, bien que j'ai essayé, croyez moi. J'ai un certain don pour repousser les gens et j'ai arrêté depuis bien longtemps de me demander pourquoi. Du coup, je passais la plupart de mon temps seule, avec mes écouteurs et ma caméra. Cela me permettait de m'échapper de la réalité, des problèmes quotidiens, du lycée et aussi de mes problèmes d'adolescentes. Mes parents essayaient de me pousser à sortir mais je préférais rester dans ma chambre loin des autres et des moqueries qu’ils pourraient me faire sous prétexte que je suis différente pas conforme à leur vision de la société, juste parce que je ne m’arrache pas le dernier album de “one direction“ ou que je ne supporte pas de mettre une jupe. Pourtant ce n’est pas de ma faute si je suis mal à l’aise dedans, bon le faite que je trouve mes jambes maigrichonnes joue un grand rôle, mais qui n’a pas de complexe ? Mon plus grand complexe est quand même ma poitrine presque inexistante. Je m'habille quasiment qu'en noir, me maquille que d’un fin trait eye-liner avec du mascara noir, ce que de mon opinion fais un joli contraste avec ma peau claire et mes cheveux blonds, ce n’est pas l’avis de tout le monde puisque j’avais hérité du surnom “fantôme“ et “squelette ambulant“… Oui j’ai oublié de préciser à quel point je suis maladroite, j’ai arrêté de compter le nombre de fois où j’ai fait tomber ma trousse ou mon plateau à la cantine, marché sur les pieds de quelqu’un, ou tout simplement tombé.  J’avais souhaité un nombre incalculable de fois de devenir invisible mais sans succès.

J'ai toujours gardé cette habitude de m'habiller en noir et mes seins n'ont toujours pas poussé... De toute façon toute ma penderie est remplie de vêtements sombres, donc même si j'avais eu envie de mettre des couleurs ça n'aurait pas été possible. Bien sûr j’aurais pu faire du shopping mais ce n'étais pas vraiment ce que je préférais faire, errer dans une grande surface avec tout ce monde et risquer de croiser des lycéens, non merci, je préférais aller dans mes petits magasins peu connu qui ne vendaient pas des vêtements à la "mode" mais qui me conviennent parfaitement, des vêtements simples dans lesquels je me sens bien, rien de trop extravagant. La vie au lycée n'était pas si terrible si on faisait abstraction des élèves, de certains profs… bon ok je détestais le lycée. J'avais quand même d'assez bonne note, la cantine n’était pas aussi mauvaise que ça en avait l’air et j’avais évidemment toujours mes écouteurs à porter de main.

Quand j’étais enfin chez moi je passais la plus grande partie de mon temps à imaginer des sketches, des mises en scènes que je pourrai filmer avec ma caméra et je passais évidemment l'autre partie de mon temps à  regarder des films et d’autres vidéos, cela me permettais de m’échapper de la réalité, d’en inventer une autre. Sur Facebook, j’avais fait une demande pour faire partie d'un groupe de personnes de mon âge habitant comme moi en Alsace et qui partage ma passion des vidéos. On était que six mais cela paressais déjà beaucoup pour nous. On avait pour projet de crée une chaîne YouTube où l'on ferait des vidéos tous ensemble mais on habitait un peu partout  en Alsace donc pour se voir ce n’était pas facile et donc pour tourner les vidéos non plus. Du coup nous avions commencé à tourner les scènes individuels, puis nous nous avions quand même donné rendez-vous pour faire les scènes à plusieurs. Les rendez-vous était parfois loin mais mes parents étaient tellement content que je vois du monde qu’ils ont tout de suite accepté de m’y emmener, ce qui était vraiment gentille de leur part car s’ils m’y avaient pas emmené peut être que je serais encore à attendre dans ma chambre toute seule.

C’était incroyable de les rencontrer en vrai, ils étaient exactement comme sur internet sauf qu'ils n'étaient pas derrière leur écran mais en face de moi, je pouvais les voir sourirent, et même rire. Je riais moi aussi, un vrai rire de ceux qu’on avait du mal à arrêter une fois lancée et qui donnais mal au ventre, cela ne m’états pas arrivé depuis un moment. J’avais enfin l’impression de respirer à nouveau. Paul et Marie habitaient assez près de chez moi du coup nous avions commencé à nous voir assez souvent. C'était comme une thérapie pour moi : plus je les voyais, plus j'allais mieux. Je me sentais enfin plus seule mais entourée de personnes qui tenaient à moi, qui m’appréciaient pour ce que j’étais réellement et pas à cause d’un certain code comme le faisait certaine personnes de mon lycée. On avait déjà fini une dizaine de vidéo quand on a enfin décidé de créé notre chaîne YouTube, évidemment ça nous avaient tous rendu nerveux... Si personne n'aime ? Si on ne reçoit que des avis négatifs et peu constructifs ? Et puis on a eu marre des “si “et on s'est lancé. Cela été sûrement l'un des meilleurs choix que j'avais fait dans ma vie jusqu'à présent. En effet, en quelque mois nous avions eu des centaines d'abonné et de “j'aime“. Je voyais enfin la fin de l’immense vide dans lequel j’étais tombé même si au lycée j'étais toujours la fille indésirable, ces vidéos étaient le début d'une aventure que je n'imaginais pas être aussi grande.

 Plus le temps passait et plus le nombre d’abonné augmentait. La chaîne devenait de plus en plus connue. On était passé de centaines d'abonné à des milliers sans qu'on ne s'en rende compte. Et c'est là que j'ai eu une idée de folie, et si j'écrivais un scripte de film ? Un vrai film imaginé juste par moi ? Mon rêve. J’ai eu cette idée après être tombé sur un concours de scénario sur l’ordi. J’avais tellement envie de participer, ce concours était une motivation pour moi ! Il fallait que j’écrive cours métrage qui devait durer un peu plus d’une trentaine de minute une fois filmé. Mais je n’arrivais rien à écrire. J’étais coincé devant ma feuille blanche me demandant sur quoi est-ce que je peux bien écrire ? C’est vrai il y a tellement de sujet diffèrent… Mais le plus dur c’était d’avoir une idée originale, intéressant avec des rebondissements… J’ai recommencé une vingtaine de fois le scénario mais rien à faire je ne trouvais pas d’inspiration…

Le temps passait tellement vite et la date d’envoi se rapprochait à grand pas. Je me suis dit au moins une centaine de fois que je devrais abandonner, que peut être je ne suis pas faite pour être scénariste après tout… Puis je me ressaisissais, peut-être que le scénario ne plaira pas ou que je n’arriverais pas à l’écrire à temps, mais je au fond de moi je me disais qu’un jour j’écrirais un scénario du tonnerre même si serait dans cinq ou plus, un jour je vivrais de ma passion. Il ne restait que quelques semaines avant la fin des envoie… Quand j’avais eu enfin une idée qui m’inspirais ! J’allais écrire un court métrage sur moi. Ça devenait évidant à mes yeux, j’allais écrire sur ma rencontre avec les membres de la chaîne YouTube,  les hauts les bas, les difficultés et le moment incroyable quand on a posté notre première vidéo.  Il ne me restait plus énormément de temps mais j’ai décidé de quand même essayé, j’ai même passé mes journées entière à le mettre au point. Et je l’ai envoyé… le dernier jour avant la fermeture du concours. Je n’arrêtais pas de me dire que je ne voulais pas rester toute ma vie dans mon village que j’attendais tellement plus de la vie. De cette vie ennuyeuse et monotone, dénué de sens à mes yeux. C’était à mon tour de tenter ma chance, que les choses devaient bouger, de passer de l’adolescente insignifiante à peut-être Jade Martin la réalisatrice.

 L'attente a été longue même, très longue… et l'enveloppe du résultat petite, même très petite. Je me souviendrais toujours de l'angoisse que j'avais eue avant de l’ouvrir et des regards de mes amis braqué sur moi pendant l’attente du verdict. J’avais le cœur qui battait si fort dans ma poitrine que j’avais l’impression qu’il allait exploser. C’était comme si ma vie était en jeu, un avenir meilleur qui pouvait s’ouvrir devant moi grâce à cette enveloppe ou au contraire laisser place à une immense déception… Mais je l’avais fait ! J’avais réussis et vous vous en doutez surement, la récompense était bien sur la réalisation du court métrage que j'avais écrit ainsi qu’un stage dans la grande école de scénariste à Paris. Bien sûr il a fallu faire quelques modifications au scripte ce qui était tout à fait normal après tout ce n’était que mon premier scripte et j’espère évidemment qu’il ne sera pas le dernier. Tout ceci était tellement énorme et irréaliste. Des fois je ne pouvais m’empêcher de me demander si tout ceci n'était qu'un rêve, juste le fruit de mon imagination qui me jouerait des tours... mais c'était bien réel ! J'ai bien reçu l'invitation pour aller à un studio près de Paris superviser le court métrage. Cette nouvelle m’a fait tout simplement revivre. J’ai dû travailler à fond avec mes amis pour enregistrer le max de vidéo en avance pour la chaîne YouTube puisque que j’allais m’absenter un petit moment pendant les grandes vacances et que je ne voulais surtout pas être moins présente et délaisser le groupe  Je tiens trop à eux et à notre chaîne YouTube pour ça, et après tout sans eux je n’en serais pas là puisque c’est d’eux que je m’étais inspiré et je ne les remercieraient jamais assez d’avoir été là pour moi.

Je m’imaginais déjà marché dans les rues de Paris, la caméra dans la main, à la recherche d’inspiration. Ma vie allait enfin commencer.

Fin

                                                                              -Nelly

PS : J’ai écris deux versions de cette nouvelle. Pourriez-vous me dire laquelle vous avez préféré ?